Camarade Milt Rosen, 1926-2011
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En automne 1961, Milt Rosen convoqua la réunion d’un petit collectif qui allait bientôt quitter le Parti communiste des Etats-Unis (CPUSA) et former le Mouvement progressiste du travail. Quatre ans plus tard, camarade Milt devint le président-fondateur du Parti progressiste du travail. Il servit notre organisation et la classe ouvrière en tant que président jusqu’en 1995.
Le 13 juillet, Milt meurt de la maladie de Parkinson à l’âge de 85 ans. Il laisse derrière lui sa famille, ses amis, des milliers de camarades – et un parti communiste révolutionnaire profondément enraciné dans la classe ouvrière internationale.
Depuis la création du PLP il y a un demi-siècle, beaucoup d’organisations de gauche ont dépéri et disparu. D’autres ont décliné, aboutissant à la mort vivante de l’électoralisme ou d’une simulation de marxisme, s’alliant aux secteurs « progressistes » de la classe dirigeante. Le PLP est exceptionnel parce qu’il n’a jamais cessé d’évoluer. Milt a compris l’essence du matérialisme dialectique, la philosophie du communisme : le monde réel se transforme sans cesse, le Parti doit continuer à apprendre de ses propres expériences et de celles des mouvements ouvriers – courageux mais imparfaits – qui lui ont précédé. Il était résolu dans ses principes, mais jamais rigide.
Entraîné à ses débuts par Milt, le PLP a condamné aussi bien le révisionnisme contre-révolutionnaire que le nationalisme « révolutionnaire » en tant que pièges mortels d’unité entre les travailleurs et leurs patrons. Le PLP a condamné le capitalisme d’Etat de l’Union soviétique dès 1966, puis a rompu avec celui de la République populaire de Chine. L’échec de ces deux révolutions a amené le PLP à avancer au-delà de la théorie des deux étapes, avancée par Karl Marx, qui prévoit le socialisme en tant que première étape vers le communisme. L’Histoire a démontré que le socialisme aboutit inévitablement à l’exploitation capitaliste. A l’encontre de tous les autres groupes du paysage politique, le Parti a souligné l’importance de la lutte contre le racisme comme principe de base du communisme, et non comme une simple tactique. Le PLP a compris que toutes les luttes sont fondamentalement des luttes contre le racisme. Plus important encore, le Parti s’est rendu compte que le capitalisme ne peut survivre sans le racisme, qui divise les différents groupes de travailleurs ; et que le racisme nuit à toute la classe ouvrière et permet son exploitation.
Le PLP est resté dynamique et pertinent parce que Milt et d’autres camarades ont refusés de se dérober devant la lutte et de compromettre notre politique communiste afin de nouer des alliances de circonstance. Le Parti s’est distingué d’autres partis se faisant passer pour des organisations « de gauche ». Milt qualifiait cet écart de « glorieux ». Il savait que notre unité, du début à la fin, doit être avec la classe ouvrière.
Au fil de décennies d’action et d’analyse, le Parti a été construit par Milt et par des gens sur lesquels il a exercé son influence et qu’il a aidé à se développer. Ils ont dirigé le PLP pendant sa croissance initiale parmi les opportunités présentées par des mouvements de masse et parmi la menace d’attaques gouvernementales. Puis ils nous ont aidés à tenir le cap dans la « nuit profonde » du fascisme montant. Comme Milt l’a noté dans « Jailbreak » (Evasion), son livret terre-à-terre sur la dialectique : « Il faut que nous soyons capables d’allier insistance et patience ».
Aujourd’hui, le Parti progressiste du travail est présent sur les cinq continents. Il continue à aiguiser sa pratique et sa ligne politique afin de renverser le capitalisme et construire un avenir communiste. Cette lutte perdure aujourd’hui. C’est l’histoire vivante du PLP, et la contribution que Milt nous laisse à tous.
Milt rencontre Staline.
C’est en tant que simple soldat âgé de 17 ans (il avait menti à propos de son âge) en Italie pendant la deuxième guerre mondiale que Milt entra en contact avec la puissance colossale des idées communistes. Tous les matins, il voyait un nom tracé en peinture rouge sur les murs des immeubles : « STALINE ». Les partisans antifascistes, sachant qu’ils risquaient la mort s’ils étaient pris, étaient sortis la nuit avec leurs pots de peinture afin de renforcer le moral des travailleurs italiens.