Casse-toi, pauvre con !
Paris, le 26 février – Aujourd’hui, il y a peut-être davantage de liberté d’expression en Egypte qu’en France. Le 1er février, un enseignant du lycée français au Caire s’est joint aux manifestants dans la Place Tahrir, brandissant une pancarte exigeant que Moubarak s’en aille.
Dans les quatre jours, l’enseignant a été convoqué à l’ambassade de France, où on lui a passé un savon. Il a été suspendu puis rapatrié dans l’Hexagone par avion, et a reçu un blâme.
Son crime ? Avoir invité Moubarak à s’en aller en exactement les mêmes termes que celles employées par le Président français, Nicolas Sarkozy, lorsqu’il a insulté un homme qui avait refusé de lui serrer la main. Casse-toi, pauvre con.
En tant que fonctionnaires français, les enseignants doivent observer un droit de réserve et ne doivent pas employer un langage vulgaire. Il y a, cependant, deux poids et deux mesures, puisque Sarkozy est, lui aussi, fonctionnaire, et il n’a jamais été sanctionné pour vulgarité.
L’incident montre que la liberté d’expression rétrécit comme peau de chagrin en France. Le 7 février, la loi Loppsi 2 a été adoptée. C’est un fourre-tout législatif de mesures répressives que le ministre de l’intérieur, Brice Hortefeux, a décrit comme « une mobilisation totale, générale et permanente qui est nécessaire pour protéger les Français .
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