Faire un don
Notre lutte

LE PARTI PROGRESSISTE DU TRAVAIL (PPT) se bat pour détruire le capitalisme - salaire esclavage. Les patrons et leurs laquais, ils crient: "Le communisme est mort!" Toutefois, il est le capitalisme qui est le véritable échec pour des milliards de personnes dans le monde. Le capitalisme a été restauré dans l'Union soviétique et la Chine parce que le socialisme ne pas effacer de nombreux aspects du capitalisme, comme les salaires et la division du travail.

Le capitalisme conduit inévitablement à la guerre. PPT organisent les travailleurs, les étudiants et les soldats à faire de ces guerres de la révolution communiste: la lutte pour la dictature du prolétariat. Cette lutte nécessite une masse Armée rouge dirigée par le PPT communiste.

Le communisme signifie travailler collectivement pour construire une société où la distribution est basée sur les besoins. Nous allons travailler à abolir les salaires, l'argent et des bénéfices. Tout le monde va ensuite partager les avantages et les charges de la société.

Le communisme signifie l'abolition du racisme et de la notion de race.

Le communisme signifie l'abolition de la spéciale oppression des femmes travailleuses.

Le communisme signifie l'abolition des nations et du nationalisme. Un groupe de travail de classe, un seul monde, un seul parti.

Le communisme signifie la Partie conduit tous les aspects de la société. Pour ce faire, des millions de travailleurs - enfin tout le monde - doit devenir communiste organisateurs. Rejoignez-nous!

« ‘Captain America : First Avenger’ : Rendre le monde sûr pour le fascisme | Main | L’invasion de la Libye révèle le virage vers le fascisme pris par Obama, ainsi que la lutte au sein de la classe dirigeante aux E-U »
Wednesday
Sep072011

Camarade Milt Rosen, 1926-2011

En automne 1961, Milt Rosen convoqua la réunion d’un petit collectif qui allait bientôt quitter le Parti communiste des Etats-Unis (CPUSA) et former le Mouvement progressiste du travail. Quatre ans plus tard, camarade Milt devint le président-fondateur du Parti progressiste du travail. Il servit notre organisation et la classe ouvrière en tant que président jusqu’en 1995.

Le 13 juillet, Milt meurt de la maladie de Parkinson à l’âge de 85 ans. Il laisse derrière lui sa famille, ses amis, des milliers de camarades – et un parti communiste révolutionnaire profondément enraciné dans la classe ouvrière internationale.

Depuis la création du PLP il y a un demi-siècle, beaucoup d’organisations de gauche ont dépéri et disparu. D’autres ont décliné, aboutissant à la mort vivante de l’électoralisme ou d’une simulation de marxisme, s’alliant aux secteurs « progressistes » de la classe dirigeante.  Le PLP est exceptionnel parce qu’il n’a jamais cessé d’évoluer. Milt a compris l’essence du matérialisme dialectique, la philosophie du communisme : le monde réel se transforme sans cesse, le Parti doit continuer à apprendre de ses propres expériences et de celles des mouvements ouvriers – courageux mais imparfaits – qui lui ont précédé. Il était résolu dans ses principes, mais jamais rigide.

Entraîné à ses débuts par Milt, le PLP a condamné aussi bien le révisionnisme contre-révolutionnaire que le nationalisme « révolutionnaire » en tant que pièges mortels d’unité entre les travailleurs et leurs patrons. Le PLP a condamné le capitalisme d’Etat de l’Union soviétique dès 1966, puis a rompu avec celui de la République populaire de Chine. L’échec de ces deux révolutions a amené le PLP à avancer au-delà de la théorie des deux étapes, avancée par Karl Marx, qui prévoit le socialisme en tant que première étape vers le communisme. L’Histoire a démontré que le socialisme aboutit inévitablement à l’exploitation capitaliste. A l’encontre de tous les autres groupes du paysage politique, le Parti a souligné l’importance de la lutte contre le racisme comme principe de base du communisme, et non comme une simple tactique. Le PLP a compris que toutes les luttes sont fondamentalement des luttes contre le racisme. Plus important encore, le Parti s’est rendu compte que le capitalisme ne peut survivre sans le racisme, qui divise les différents groupes de travailleurs ; et que le racisme nuit à toute la classe ouvrière et permet son exploitation.

Le PLP est resté dynamique et pertinent parce que Milt et d’autres camarades ont refusés de se dérober devant la lutte et de compromettre notre politique communiste afin de nouer des alliances de circonstance. Le Parti s’est distingué d’autres partis se faisant passer pour des organisations « de gauche ». Milt qualifiait cet écart de « glorieux ». Il savait que notre unité, du début à la fin, doit être avec la classe ouvrière.

Au fil de décennies d’action et d’analyse, le Parti a été construit par Milt et par des gens sur lesquels il a exercé son influence et qu’il a aidé à se développer. Ils ont dirigé le PLP pendant sa croissance initiale parmi les opportunités présentées par des mouvements de masse et parmi la menace d’attaques gouvernementales. Puis ils nous ont aidés à tenir le cap dans la « nuit profonde » du fascisme montant. Comme Milt l’a noté dans « Jailbreak » (Evasion), son livret terre-à-terre sur la dialectique : « Il faut que nous soyons capables d’allier insistance et patience ».

Aujourd’hui, le Parti progressiste du travail est présent sur les cinq continents. Il continue à aiguiser sa pratique et sa ligne politique afin de renverser le capitalisme et construire un avenir communiste. Cette lutte perdure aujourd’hui. C’est l’histoire vivante du PLP, et la contribution que Milt nous laisse à tous.

Milt rencontre Staline.

C’est en tant que simple soldat âgé de 17 ans (il avait menti à propos de son âge) en Italie pendant la deuxième guerre mondiale que Milt entra en contact avec la puissance colossale des idées communistes. Tous les matins, il voyait un nom tracé en peinture rouge sur les murs des immeubles : « STALINE ». Les partisans antifascistes, sachant qu’ils risquaient la mort s’ils étaient pris, étaient sortis la nuit avec leurs pots de peinture afin de renforcer le moral des travailleurs italiens.

A la fin de la guerre, Milt, maintenant sergent, fut responsable d’un parc de véhicules. On ordonna à son unité de briser des grèves menées par des résistants communistes, les anciens alliés des soldats. Milt conduisait des missions « chercher et éviter », comme on les appela plus tard, pendant la guerre du Viêt-Nam. Ses soldats montaient à bord des camions et partaient, mais ils ne trouvaient jamais de grève. Ils « se perdaient » sur les routes sinueuses de montagne.

Rejoindre puis quitter le CPUSA.

A son retour à Brooklyn après sa démobilisation, Milt adhéra aux Anciens Combattants Juifs, le premier des nombreux mouvements de masse auquel il adhéra. Encouragé par Harriet, qui devint sa femme, il adhéra ensuite au Parti communiste des Etats-Unis.

Dans les années 1950, Milt déménagea pour Buffalo, dans l’état de New York,  afin de coordonner l’action de ses collègues dans une aciérie. Il devint rapidement le leader de l’Union locale. Faisant référence au statut de l’aciérie comme « usine soutenant l’effort de guerre », la direction annonça qu’elle devait licencier Milt pour communisme – sinon, disait-elle, l’aciérie perdrait ses contrats avec le gouvernement. Chaque ouvrier reçut une lettre dans laquelle la direction indiquait qu’elle était certaine que les ouvriers « désireraient » que Milt soit licencié, plutôt que de voir tout le monde perdre son emploi. Au fur et à mesure que les ouvriers sortaient de l’aciérie, ils passaient devant un feu dans un tonneau – et ils laissaient tomber les lettres dans les flammes. Grâce à leur solidarité et leur lutte, le licenciement de Milt n’eut pas lieu.

Milt devint le leader du Parti communiste dans le comté d’Erie, centré sur la ville de Buffalo, une plate-forme qu’il utilisa pour faire avancer la ligne politique, ce qui résulta ultimement en la création du PLP. En 1957, lorsque le Commission de la Chambre sur les activités antiaméricaines (HUAC) amena sa chasse aux sorcières à Buffalo, visant à détruire l’influence communiste parmi les ouvriers industriels, Milt et Mort Scheer (plus tard le vice-président du PLP) menèrent la contre-attaque. Ils ont transformé les séances de HUAC en un champ de bataille politique. Au lieu de se cacher derrière l'Article V[1] de la Constitution, que le Parti communiste préconisait d’employer pour ne pas témoigner contre soi-même, les camarades appartenant au collectif de Milt soutenaient fièrement leurs convictions communistes et attaquaient l’inquisition fasciste de la Commission. Entre-temps, Milt et Mort ont organisé des manifestations de masse devant le bâtiment où les séances avaient lieu pour soutenir les camarades. HUAC s’est retirée précipitamment de la ville, discréditée. Milt enseigna et apprit une leçon précieuse : les communistes doivent résister au fascisme, quels que soient les risques.

Le travail parmi les ouvriers industriels de Buffalo devint la première pierre du PLP. Cela incita également Milt à quitter le vieux Parti communiste. A la fin des années 1950, dérouté par le McCarthysme, le CPUSA avait abandonné tout effort d’organiser la classe ouvrière pour la révolution. Il cacha ses idées les plus avancées aux travailleurs et plongea dans les égouts de la politique électorale, présentant ses propres candidats et soutenant l’élection de progressistes comme un pis-aller. Les leaders du CPUSA ont déclaré que le socialisme pouvait être atteint en réformant le capitalisme. Sur la scène internationale, ils se sont joints à leurs homologues révisionnistes en Union Soviétique, appelant à la coexistence pacifique avec les Etats-Unis et son bloc capitaliste – une stratégie impossible, étant donné la lutte jusqu’à la mort, propre à l’impérialisme. Par contre, Milt (à ce point responsable de l’organisation des ouvriers industriels de l’Etat de New York pour le Parti communiste) a défié les directifs du Parti communiste et a appelé ouvertement au communisme et a soutenu la nécessité d’une révolution violente de masse pour le réaliser. Lui et ses camarades ont compris que l’avenir du communisme nécessitait la négation de l’ancien mouvement communiste – conservant ses éléments progressistes tout en rejetant ce qui était devenu désuet et néfaste. En janvier, 1962, ils ont publié le premier numéro d’un magazine mensuel appelé « Progressive Labor ». En juillet, 1962, lors d’une réunion à l’Hôtel Diplomat à New York City, ils ont formellement rompu avec le CPUSA et ont établi une nouvelle organisation marxiste-léniniste appelée le Mouvement progressiste du travail (PLM).

D’autres ont fait scission d’avec le CPUSA à peu près au même moment, essentiellement à propos des mêmes désaccords idéologiques. L’un des nouveaux groupes, Hammer and Steel, avait 500 adhérents ; PLM a débuté avec douze. Cependant, notre mouvement a grandi tandis que tous les autres ont diminué. En quoi étions-nous différents ? La stratégie du PLM, sous la forme initialement avancée par Milt, était de se détourner de l’organisation qui l’avait engendré. Milt voyait, d’une manière dialectique, que le vieux CP avait atteint la fin de son processus historique.

Alors que Hammer and Steel cherchait à tirer le CPUSA vers la gauche, un effort sans espoir et sectaire, PLM a établi un contact avec les travailleurs et étudiants non-communistes et les a menés dans de militantes luttes de classe. La sagesse de cette stratégie ne tarda pas à devenir évident.

Les mineurs de Hazard, dans le Kentucky.

Dans l’une de ses premières activités de masse, le PLM a soutenu 500 mineurs de charbon armés à Hazard, dans le Kentucky, dans une grève sauvage. Ils étaient aux prises avec les barons du charbon dans une guerre totale pour des conditions et salaires décents. Milt a persuadé l’un des adhérents au PLM, un cheminot et président d’une union locale, de prendre des semaines de congé et de mobiliser de la solidarité pour cette lutte. Cela a donné naissance au Comité Syndical de Soutien aux Mineurs de Hazard. Une campagne d’aide a récolté des fonds nécessaires et a envoyé des camions pleins de nourriture et de vêtements aux grévistes. Lorsque le meneur de base des mineurs est venu à New York City, PLM a organisé une réunion massive de mille personnes pour l’entendre parler.

Milt a vu qu’il était nécessaire de souligner le rôle des travailleurs industriels en tant que force cruciale pour la révolution. PLM a transformé la grève de Hazard en une cause nationale. Pour la classe dirigeante, c’était une formule génératrice de grands problèmes : des grévistes dans une grève sauvage, plus l’emploi de la force armée contre les patrons, plus des idées communistes. Des forces réformistes ont rejoint le Comité afin d’en accaparer la direction et le détruire, mais pas avant que d’innombrables travailleurs et étudiants ne perçoivent le monde à travers une conscience nouvelle. Comme Mao l’a dit, « c’est une bonne chose que d’être attaqué par l’ennemi ». Milt ne fut pas découragé. Il comprenait que nous ne pouvions contrôler le contenu ni la direction finale des mouvements réformistes. Notre force avait son origine dans l’expression de nos idées révolutionnaires au sein de ces groupes, et en faisant adhérer des travailleurs au communisme.

La Lutte contre le révisionnisme.

En octobre 1963, devant le Comité National de Coordination du PLM, Milt a fait un rapport complet sur la lutte contre le marxisme factice, ou révisionnisme. Après des mois de discussion, le rapport a été publié en mars 1964 avec le titre « Chemin vers la révolution ». Attaque idéologique dévastatrice contre le vieux mouvement communiste, le document débute par les mots : « Deux chemins existent pour les travailleurs de tout pays donné. L’un, c’est le chemin d’une lutte de classe résolue ; l’autre est celle de l’adaptation, de la collaboration. Le premier mène au pouvoir d’Etat pour les travailleurs, que mettra fin à l’exploitation. L’autre signifie la domination par une petite classe dirigeante, qui continue l’oppression, la pauvreté sur une grande échelle, la décadence culturelle et morale, et la guerre ».

 PLM et le mouvement contre la guerre du Viêt-Nam.

Au début de 1964, l’opposition active à la grandissante guerre menée par les E-U au Viêt-Nam se limitait à quelques groupes pacifistes. PLM décida d’aller au-delà des limites existantes et d’organiser un mouvement militant et anti-impérialiste pour exiger le retrait immédiat des E-U. En mars 1964, le camarade Milt a participé à un débat à l’Université Yale avec des représentants d’organisations soi-disant de gauche, dont la plupart étaient trotskistes. Les participants débattaient vivement de la « démocratie » à Cuba lorsque Milt changea le sujet à sa manière caractéristique : « Vous êtes des faux-culs. Nous devrions discuter de l’organisation d’un mouvement contre la guerre au Viêt-Nam. Notre organisation, le Progressive Labor Movement, est en train de faire exactement ça ». Alors que Milt reconnaissait l’importance vitale de la théorie, il a toujours enseigné que la pratique prime. Cette conférence en était un exemple. Devant un public de plus de 500 étudiants et enseignants, il a focalisé le débat sur la révolution vietnamienne et les efforts de l’impérialisme états-unien pour l’écraser – et sur ce que nous pouvions faire pour aider la classe ouvrière vietnamienne dans sa lutte.

 Milt a électrisé la foule. Quand il a proposé d’organiser une mobilisation nationale pour dénoncer l’agression des E-U au Viêt-Nam, la conférence a voté son approbation par une grande majorité.

 Le 2 mai 1964, sous le leadership du PLM, les premières grandes manifestations contre la guerre au Viêt-Nam ont eu lieu à travers tout le pays. A New York, un millier de personnes ont assisté à une réunion au coin de la 110e rue et Central Park West, où ils ont entendu des discours prononcés par le PLM sur la nécessité d’une révolution communiste. Enfreignant une interdiction policière, les manifestants ont traversé Times Square à une deuxième réunion devant le siège de l’ONU.

Afin de maintenir sa lutte contre la guerre au Viêt-Nam, PLM a fondé le Mouvement du 2 Mai et a créé des sections locales sur plusieurs campus universitaires, avec des étudiants et d’autres non-communistes. Au fur et à mesure que la guerre s’est développée, des progressistes et des faux gauchistes ont saisi le leadership du grandissant mouvement contre la guère. Néanmoins, notre politique anti-impérialiste et notre leadership militant ont eu pour conséquence une période de croissance rapide du PLM sur les campus partout aux E-U. Notre organisation a attiré davantage de jeunes lorsque nous avons violé l’interdiction des E-U sur les voyages à Cuba, y emmenant 134 étudiants pendant l’été 1963 et l’été 1964.

Challenge-Desafio.

En juin 1964, PLM commença la publication de Challenge-Desafio. A une époque où les publications bilingues étaient inconnues, et malgré la petite taille de notre organisation et nos finances limitées, Milt a lutté pour un journal en anglais et en espagnol. Nous n’avions pas le choix, disait-il, il fallait rendre le communisme accessible aux nombreux travailleurs new-yorkais venus de Puerto Rico, de la République dominicaine, et d’autres pays, qui communiquaient essentiellement en espagnol.

 Au fur et à mesure que notre mouvement s’est élargi à Chicago et en Californie du Sud, où il y avait de très nombreux travailleurs venus du Mexique, de l’Amérique centrale, et de l’Amérique du Sud, un journal anglais/espagnol devint encore plus important pour l’organisation des travailleurs en faveur du communisme sur une base internationaliste et multiraciale. Des années plus tard, Desafio allait également ouvrir la voie à notre travail en Amérique Latine et dans les Antilles.

La lutte contre le racisme.

Depuis les débuts du PLM, Milt a mené la lutte au sein de l’organisation pour comprendre que le racisme est le moyen essentiel employé par la classe dirigeante pour diviser les travailleurs. Il nous a aidés à comprendre comment l’idéologie raciste des capitalistes empoisonne tout aspect de la vie des travailleurs, depuis le chômage à la terreur policière, en passant par la pseudoscience eugénique promue sur les campus universitaires. Avec cette analyse, il devint clair que la clef de la révolution communiste, c’était la création d’un mouvement de masse antiraciste et multiracial. PL ne pouvait mener la classe ouvrière sans avoir pour membres et leaders des masses de travailleurs et de jeunes noirs et latinos.

« Guerre policière contre Harlem » fut le titre à la une du premier numéro de Challenge, sur une photo d’un homme qui avait été matraqué par un flic. L’article expliqua la colère grandissante qui allait aboutir à la Rébellion de Harlem un mois plus tard, lorsque la police a tiré dans le dos de James Powell, 15 ans, le tuant. Le maire de New York a pratiquement imposé la loi martiale sur Harlem, et plus de 80 groupes de « gauche » et pour les droits civiques ont donné leur accord pour ne pas manifester. Milt avait une autre vision. Il a proposé que le PLM fasse imprimer des milliers de posters : « Recherché pour Meurtre, Gilligan le Flic ». Ces posters sont devenus les drapeaux antiracistes des habitants de Harlem dans leur lutte contre la brutalité policière. Au moment où les adhérents au PLM sont sortis des bureaux de leur cellule à Harlem pour initier une manifestation, on les a immédiatement arrêtés. L’un des leaders a été inculpé de « sédition » pour « tentative de renverser le gouvernement de l’Etat de New York », et risquait jusqu’à 20 ans d’emprisonnement. D’autres furent arrêtés lors de raids avant l’aube et emprisonnés pour outrage à magistrat après avoir refusé de témoigner.  Même les imprimeurs qui avaient imprimé les posters de Gilligan furent emprisonnés ! Rien ne fait plus peur aux capitalistes que l’unité multiraciale menée par des communistes, et ils ont vite fait de suspendre leur « libertés » afin de nous écraser. Mais la terreur juridique des patrons s’est retournée contre eux. A cause de son activité à Harlem, le PLM a gagné le respect des travailleurs noirs partout aux E-U.

Tout le long de cette période enthousiasmante, Milt a aidé à donner à nos adhérents la confiance nécessaire pour « oser lutter, oser gagner ». Il comprenait que la menace principale à un mouvement communiste n’était pas la terreur exercée par la classe dirigeante, mais notre propre timidité.

Du mouvement au parti.

En avril 1965, deux cents camarades se sont réunis à New York et ont fait un pas audacieux en avant : le congrès fondateur du Progressive Labor Party (PLP). La transformation du mouvement en un parti signifia une plus grande unité autour de notre politique, une plus grande confiance en nos adhérents et en la classe ouvrière, et un plus grand engagement à l’organisation d’une révolution communiste.

Milt fut choisi comme premier président du PLP parce qu’il ne craignait pas la lutte. Il avait mené la lutte interne qui avait transformé le Parti communiste à Buffalo en une force rouge, contrairement à la direction nationale du Parti communiste et à son accommodement au capitalisme. Le PLM est né de cette lutte interne, tout comme l’analyse de Milt dans « Chemin vers la révolution ». Milt lui-même était endurci par la lutte de classe, depuis ses expériences pendant la seconde guerre mondiale jusqu’à son travail d’avant-garde communiste dans les aciéries de Buffalo.

Le travail dans les organisations de masse.

A la suite de la manifestation massive contre la guerre à Washington au printemps de 1965, Milt a compris que Students for a Democratic Society (SDS) était devenu le centre de la politique radicale estudiantine. Il proposa la dissolution du May 2nd Movement et que nos adhérents qui étaient étudiants entrent dans SDS, qui avait le potentiel de grandir beaucoup plus. Certains membres de PLM se sentaient à l’aise dans le M2M, et ont lutté contre ce changement. Certains ont même quitté l’organisation quand leur point de vue fut rejeté.

Cette lutte interne était une bataille précoce sur la nécessité de travailler dans des organisations de masse, qui inévitablement sont menées par la classe dirigeante. Malgré leurs limites, ces groupes relient les communistes à de très nombreux travailleurs et étudiants. Ils nous permettent d’apporter nos idées révolutionnaires aux gens en même temps que nous nous battons à leurs côtés pour des réformes. Depuis le début de notre mouvement, Milt fut un partisan ferme du travail au sein des syndicats, des groupes de quartier, des églises, et des organisations universitaires.

De 1966 à 1968, PLP allait organiser politiquement à la plus grande échelle parmi les étudiants. Nous avons recruté des centaines d’adhérents en construisant la Worker Student Alliance, qui est devenu la fraction la plus importante au sein d’SDS. Beaucoup de ces étudiants ont adhéré au PLP. Milt a prôné l’idée d’en envoyer un grand nombre dans les usines, où notre travail continue aujourd’hui. Nous avons aussi organisé des étudiants à renoncer au sursis d'incorporation qui leur est accordé, par rapport à leurs obligations militaires, de répondre à l’appel et d’entrer dans l’Armée afin d’y construire notre mouvement. Aujourd’hui, avec trois guerres impérialistes des E-U en cours, ce travail est plus important que jamais. Comme Milt aimait à le dire, « Il faut y être pour gagner ».

Retourner la situation contre la HUAC.

Pendant l’été 1966, la Commission de la Chambre sur les activités antiaméricaines (HUAC) a lancé une investigation des « activités subversives » au sein du mouvement contre la guerre du Viêt-Nam. Ils ont cité à comparaître les leaders du mouvement, dont cinq étudiants, membres du PLP. Le camarade Milt et d’autres leaders et membres ont saisi l’occasion pour mobiliser 800 personnes afin de remplir complètement la salle de séances à Washington, perturber la procédure et manifester devant le Congrès. Certains furent arrêtés. Au moins un étudiant a adhéré au PLP en maison d’arrêt. Une fois de plus, nos camarades ont prôné ouvertement le communisme lorsqu’ils furent interrogés par la Commission. Nous « sommes passés à l’offensive et avons dénoncé les membres racistes de la HUAC en tant que Nazis », comme Milt l’a écrit. Nous avons transformé les séances en attaque contre le capitalisme et contre le gouvernement « progressiste » de Johnson, l’accusant de massacres au Viêt-Nam et d’une politique raciste aux E-U. Ces séances furent un grand pas vers l’abolition de la HUAC.

« Etablir une base au sein de la classe ouvrière ».

 Lors du Congrès du Parti en 1968, Milt a fait un discours qui par la suite a été publié en tant que l’une des déclarations les plus importantes, à long terme, du Parti. « Construire une base au sein de la classe ouvrière » a mis en avant la nécessité de développer des liens étroits avec des travailleurs industriels, au travail et en dehors du travail, et de nous plonger dans leurs vies. De cette manière, un parti peut être construit, partant de dizaines de personnes, pour inclure des centaines, des milliers, et ultimement un parti de masse avec des millions d’adhérents, capable de prendre le pouvoir d’Etat à la classe capitaliste pourrie. La vision de Milt était l’exact inverse de la caricature malveillante des communistes répandue par les patrons, représentant les communistes comme des terroristes isolés.

L’analyse faite par Milt relia l’égoïsme et l’individualisme au révisionnisme, à l’anticommunisme et à un manque de confiance en les masses. Elle prôna « servir le peuple » par le biais d’une perspective à long terme et un engagement de toute une vie à la lutte pour le communisme. Elle souligna la nécessité de la collectivité, et d’une critique, et surtout d’une autocritique.

« Je crois que toutes les faiblesses montrés par les membres du Parti se manifestent aussi en moi-même », Milt dit. « Même après 22 ans d’efforts pour construire un mouvement révolutionnaire, je crois que l’une de mes principales motivations est encore de servir mes propres intérêts. C’est-à-dire, je fais mon travail davantage pour satisfaire quelque chose en moi-même que pour servir le peuple. Néanmoins, je dirais que la raison principale pour laquelle j’ai pu faire le peu que je fais encore … c’est que je crois vraiment que les travailleurs vont, ultimement, vaincre l’impérialisme ».

Avec des adhérents au PLP partout dans le monde faisant du travail communiste au sein d’organisations de masse, ce serait utile d’étudier ce discours dans nos cellules du Parti et nos groupes d’études, et de répandre ses idées parmi les travailleurs et les étudiants avec qui nous sommes engagés dans des luttes de classe.

Chemin vers la révolution IV

En 1982, après un an de discussion au sein du PLP et avec ses sympathisants, Milt a mené la lutte pour adopter « Chemin vers la révolution IV » (RRIV) en tant que ligne politique du Parti. RRIV analyse le retour au capitalisme en Union Soviétique et en Chine. Il conclut que la lutte pour le socialisme en tant qu’étape préliminaire avant le communisme – un principe fondamental du mouvement communiste international depuis le temps de Karl Marx – est fatalement incorrecte. Cette théorie avait conduit inexorablement au renversement de tous les acquis des luttes héroïques de millions de travailleurs. RRIV, au contraire, appelle à gagner la classe ouvrière à la lutte directe pour une société communiste. Ce fut un saut qualitatif pour le PLP et pour la classe ouvrière internationale.

Formidable leadership révolutionnaire

Milt Rosen, par son leadership du Progressive Labor Party, a contribué de façon novatrice à un mouvement international qui a commencé avec le Manifeste communiste de 1848. Marx et Engels ont démontré comment le capitalisme exploite la classe ouvrière – et comment les capitalistes seront détruits par les travailleurs qu’ils ont brutalisés. Lénine a organisé le parti communiste qui a amené à la prise de pouvoir de la classe ouvrière lors de la Révolution bolchevique de 1917. Staline a consolidé le pouvoir ouvrier en Union Soviétique et a mené le prolétariat à écraser les Nazis pendant la deuxième guerre mondiale. En 1949, Mao a avancé le concept d’une guerre populaire avec une base massive pour renverser le régime fasciste, appuyé par les Etats-Unis, dans la révolution chinoise.

Autre maillon dans cette chaîne historique, Milt était le premier a dévoilé les faiblesses du socialisme en tant que compromis et retour vers le capitalisme. Alors que Lénine, Staline et Mao avaient vu le nationalisme comme tremplin vers le communisme, Milt était l’architecte d’un concept nouveau : une classe ouvrière internationale avec un parti communiste international, menant les travailleurs directement au communisme. Milt a éclairé la contradiction entre la réforme et la révolution, et comment les communistes doivent agir comme révolutionnaires au sein du mouvement réformiste. Et c’était Milt qui a mené la lutte contre le « culte de l’individu », démontrant comment il empêche les travailleurs de devenir des leaders et des penseurs communistes.

Pas de président à vie.

Milt croyait que le seul moyen pour que notre Parti grandisse, c’était de former continuellement des leaders nouveaux, particulièrement des camarades femmes, noirs, et latinos. Milt croyait que la lutte contre le racisme et le sexisme est une partie intégrale de la lutte de classe, et il s’assura qu’une grande partie du leadership du Parti serait entre les mains de femmes. L’une des premières luttes militantes du Parti s’est développée à partir de son effort d’organiser des mères bénéficiaires de l’aide sociale, qui se sont unies aux travailleurs sociaux pour demander des services pour leurs enfants. Au fur et à mesure que le Parti s’est plongé dans les luttes de classe dans les quartiers de la confection à New York et à Los Angeles, dans les vignobles de la San Joaquin Valley, et dans la pâtisserie industrielle « Stella d’Oro » dans le Bronx, nous avons appris que l’unité entre travailleurs et travailleuses est essentielle dans la construction de notre mouvement.

Dans tous les partis communistes antérieurs, les présidents (et presque tous étaient des hommes) continuèrent en tant que leaders du parti jusqu’à ce qu’ils meurent, qu’ils soient trop malades pour continuer, où qu’ils soient éjectés. Milt a suggéré à notre Comité Central que c’était une pratique dangereuse. Rester éternellement comme président implique que l’on est indispensable, et aucun individu communiste ne peut être indispensable. Par conséquent, en 1995 Milt a démissionné du poste de président du Parti. Il est resté actif autrement, lors des réunions et dans la collecte de fonds. Les communistes ne croient pas à la retraite, disait-il. Nous contribuons aussi longtemps que possible.

Un communiste toujours.

Après sa démission comme président du Parti, et avant de devenir trop malade pour pouvoir travailler, Milt a continué à faire des contributions vitales au PLP et au mouvement international. Parmi ses leçons les plus significatives était la nécessité de comprendre la nature de notre période historique. Peu de temps après les événements du 11 septembre 2001, il a parlé du fait qu’il avait sous-estimé l’impact de la disparition de l’ancien mouvement communiste, et à quel point cela avait freiné la lutte de classe. Cet échec, il souligna, pouvait amener à deux erreurs dévastatrices : un optimisme mal fondé, ou un désespoir à cause des difficultés redoutables à la construction d’un parti communiste de masse. L’autocritique de Milt nous a rappelé que la défaite de l’ancien mouvement nous a peut-être laissés dans une « nuit noire », mais la classe ouvrière a survécu et s’est battue dans des nuits noires par le passé.

Alors que la fin de l’ancien mouvement fut le pire échec dont nous n’ayons jamais souffert, ce n’est pas la fin de l’Histoire. Ce n’est pas la fin de la lutte de classe. Notre Parti existe partout dans le monde, et aussi petit qu’il soit, il grandit. Par ses mots et par son exemple, Milt a enseigné l’importance vitale de voir les choses à long terme.  Plus clairement que la plupart des gens, il savait qu’il n’y a pas de raccourcis à la révolution. Il l’a épousée comme l’engagement d’une vie.

Plus que tout, il nous a appris à ne jamais abandonner.

 


[1] L’Article V prévient une personne de témoigner contre elle-même.

Reader Comments

There are no comments for this journal entry. To create a new comment, use the form below.

PostPost a New Comment

Enter your information below to add a new comment.

My response is on my own website »
Author Email (optional):
Author URL (optional):
Post:
 
Some HTML allowed: <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <code> <em> <i> <strike> <strong>