A la mémoire du camarade Steve Carl
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Le 10 mai, un cher camarade, Steve Carl, est mort de carcinome pulmonaire à petites cellules à l’âge de 69 ans. Steve était bien trop jeune pour mourir, mais il était une victime de plus du capitalisme, fou de bénéfices. Alors qu’il avait fumé il y plus de 40 ans – alimentant les bénéfices de l’industrie mortifère du tabac – il avait aussi travaillé pour Inland Steel à peu près au même moment. Comme tous les travailleurs, il leur avait donné beaucoup plus en temps de travail éreintant qu’il n’a jamais reçu en salaire. Il se rappelait rentrant du travail tous les jours et crachant des saletés noires pendant une heure, jusqu’à ce qu’il puisse respirer un peu plus librement. De plus, la plupart de ses camarades au travail fumaient, et le tabagisme passif a contribué à son cancer. Après avoir quitté Inland Steel, il est devenu enseignant à Chicago.
Steve était l’incarnation de l’esprit communiste. En tant que professeur de sciences sociales, d’abord au lycée King High School puis plus tard au lycée Hyde Park Career Academy, deux établissements pauvres fréquentés par des noirs et situés dans le quartier South Side de Chicago, au cours des années Steve a enseigné la vérité sur le système capitaliste à des milliers d’étudiants. Il était tenu en haute estime par ses élèves et leurs parents, non seulement à cause de son enseignement, mais à cause du respect et de la sollicitude qu’il montrait envers chacun d’entre eux. Dans les années 1980, il emmenait régulièrement au moins un car rempli d’élèves aux défilés du premier mai organisés par le PLP.
Steve vivait simplement. Il préférait les bons moments passés avec sa famille et ses amis aux biens matériels. Il peignait de beaux tableaux avec de la peinture acrylique et du vernis à ongle, qu’on a montré dans le centre-ville de Chicago lors d’une exposition intitulée « L’expressionisme dialectique ». La brochure de l’exposition comportait une explication brève du matérialisme dialectique (l’approche scientifique marxiste de la révolution). Il a pris sa retraite de l’enseignement au lycée quand l’administration de l’établissement exigea qu’il utilise un programme d’études tout fait, quand elle a adopté une politique disciplinaire draconienne envers les élèves, et quand elle a mis l’accent sur la préparation aux examens aux dépens d’une compréhension approfondie. Ce n’était pas pour cela que Steve était devenu professeur !
Steve était très actif au chapitre de Chicago d’une organisation qui s’appelait l’International Committee Against Racism (InCAR). A plusieurs reprises, il a invité l’un des co-présidents d’InCAR à s’adresser à ses élèves de lycée, et chaque fois Steve garantissait que beaucoup d’entre eux viendrait. Il pouvait le faire parce qu’il se battait contre le racisme et était très populaire parmi ses élèves noirs. Des années après, lorsque le co-président d’InCAR rencontrait certains des élèves de Steve, ils se souvenaient comment il leur a attiré à l’idée de l’unité multiraciale, ce qui leur a permis de rester des personnes progressistes, capables de se sentir proches de personnes politisées de toute communauté.
Plus tard dans sa vie, après avoir pris sa retraite, Steve partagea son temps entre sa maison à Dillon dans le Montana et celle de sa compagne (Marylou, qu’on appelle Lou) dans le banlieue de Pheonix dans l’Arizona. Il faisait partie de plusieurs organisations de quartier et continuait à proposer une analyse communiste des événements à ses amis et voisins. Lui et Lou, tous les deux, étaient peintres mais de styles très différents, mais de temps à autres ils peignaient un tableau ensemble. Steve ajoutait un cache transparent aux paysages de Lou. Ensemble, ils géraient une galerie d’art à Dillon et d’autres artistes du coin s’y associaient.
Steve laisse derrière lui Lou, son fils, et deux filles par des mariages antérieurs. Il manquera beaucoup à tous ceux qui l’ont connu, et la classe ouvrière a perdu un défenseur et combattant dévoué.
Des camarades de Chicago
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