Haïti : L’aide faible des patrons des E-U cache un resserrement de la domination militaire et économique

Jour après jour, il devient plus évident que l’invasion et blocus de Haïti par les E-U visent un but impérialiste et raciste, et non pas charitable. En plus de maintenir une réserve de travailleurs très sous-payés ou au chômage, sous domination des E-U, composée presque entièrement de noirs, la première des priorités des E-U, c’est de saisir le contrôle militaire et politique de ce pays dont la situation géographique est stratégique. Haïti se trouve au carrefour géopolitique des routes commerciales des Antilles, du canal du Panama, de Cuba et la baie de Guantanamo, du Venezuela, et de possibles réserves de pétrole sous la mer.   Ceci fait suite à un siècle d’exploitation impérialiste de Haïti, qui en a fait le pays le plus pauvre de l’hémisphère occidentale et qui l’a laissé complètement vulnérable face à un tel tremblement de terre.   Le général Douglas Frazer, le patron de la Commande Sud de la Pentagone, qui gère l’effort « d’aide » inadéquat, a dit que 13 000 des 20 000 troupes des Etats-Unis envoyées à Haïti y resteraient indéfiniment. Il a parlé à l’Agence France Presse, le 14 février 2010, d’une « transition d’une capacité de relief immédiat à une capacité durable ici à Haïti ». Les 7 000 troupes qui sont parties, dont la 24e unité expéditionnaire des Marines, sont maintenant en route pour des tâches plus pressantes en Afghanistan et en Iraq.   Au bout d’un mois de l’occupation « humanitaire » de Haïti par Obama, sa classe ouvrière dévastée ne cesse de souffrir d’une manque sévère de tous les essentiels de base. Les forces de Fraser ont fait lamentablement peu pour aider aux Haïtiens :   « Jusqu’à un million de personnes n’ont toujours pas reçu d’aide alimentaire internationale » (Huffington Post, le 4 février 2010).   Le tremblement de terre du 12 janvier a laissé 1,2 million de Haïtiens sans abri et a affligé plus de 3 000 000. « Seulement un quart de ceux qui sont dans le besoin ont du plastique ou une tente pour s’abriter. Et la manque de latrines planent comme un problème majeur. » (Miami Herald, le 14 février 2010).   Le U.S. Navy News (le 9 février 2010) s’est vanté que « le personnel médical et dentaire du 24e MEU a traité plus de 100 Haïtiens ( !) sur l’île de Gonave ».   Le navire de la marine des E-U USS Normandy a livré « plus de 3785 litres d’eau dans ses 21 jours de service à Haïti, la quantité que le navire utilise tous les jours pour la chasse d’eau de ses toilettes, et la quantité que l’on trouve dans une piscine de jardin normale.   Les 450 millions de dollars d’aide des E-U a l’air d’être beaucoup, mais ce ne sont que 150 dollars par Haïtien sinistré. Comparer cela au million de dollars qu’Obama dépense pour chaque soldat dans l’escalade afghane qui massacre des civils.   Bill Clinton Pour Président – de Haïti ?   Alors que des soldats des E-U patrouillent les rue de Haïti, Obama et compagnie sont en train de concocter un plan pour faire de Bill Clinton le gouverneur colonial en pratique du pays. Le Miami Herald du 10 février 2010 indique que :   « Le gouvernement Obama préconise à voix basse un plan pour reconstruire Haïti. L’ancien président Bill Clinton pourrait y jouer un rôle clef. Le plan, conçu par les fonctionnaires du Ministre des Affaires Etrangères, Hillary Clington, et présenté au autorités haïtiennes ces derniers jours, prévoit la création d’une Commission Intérim de Rétablissement de Haïti pour surveiller ‘le rétablissement rapide et urgent’ pendant les prochains 18 mois. La première des priorités de la Commission serait la création d’une Autorité pour le Développement de Haïti pour la planification et la coordination des milliards d’aide étrangère pendant au moins dix ans.   « Le plan ... affirme que la commission pourrait être présidée par le premier ministre haïtien et ‘une personnalité internationale distinguée qui s’est impliquée dans l’effort de rétablissement’. Les spécialistes de Haïti croient que la description de l’emploi correspond à [Bill] Clinton, bien qu’il ne soit pas nommé dans le document. L’ONU l’a déjàn désigné pour coordonner ses efforts de reconstruction ».   Les Patrons des E-U Voient une Opportunité Dans la Pauvreté des Travailleurs Haïtiens.   Les capitalistes des E-U espèrent qu’un tel contrôle politique direct leur permettra d’agrandir leurs opérations d’ateliers de misère à Haïti. Un groupe de réflexion des E-U, le Center for Global Development (CGD), financé par le Rockefeller Brothers Fund, en fait voit le salaire de trois dollars par jour pratiquée dans les usines de vêtements comme la clef du rétablissement, à condition que les patrons ne battent pas trop les travailleurs : « La fabrication de vêtement est payée relativement mal partout où l’on le fait dans le monde... Les E-U devraient ... rendre plus faciles les exportations de vêtements de Haïti et créer ces emplois [à trois dollars par jour] » (CGD, le 25 janvier 2010).   Avant le tremblement de terre, Bill Clinton employa sa position de l’ONU principalement pour faire campagne pour davantage d’ateliers de misères des E-U à Haïti. En octobre dernier il a mené une mission commerciale – financée par le milliardaire George Soros – composée de investisseurs des E-U et qui a exploré « les opportunités de fabrication » à Port-au-Prince. Si le plan d’Obama est adopté, Clinton pourrait devenir bientôt le patron de l’industrie de vêtement à Haïti.   Les Parents de Kerry Veulent Que Les Secours Soient Militarisés Pour les Guerres des E-U Maintenant et à l’Avenir.   Le DEFI a noté que les dirigeants des E-U utilisent le désastre à Haïti afin de détourner la compassion réelle des gens pour réaliser les buts de l’impérialisme des E-U. Nous avons révélé que les directeurs de Médecins Sans Frontières représentent en réalité Exxon Mobil, JP Morgan Chase, Goldman Sachs et d’autres intérêts qui bénéficient des guerres menées par les E-U. Maintenant la fille de John Kerry, le médecin Vanessa Kerry, a appelé à une militarisation ouverte des secours médicaux sous la commande de la Pentagone.   Un interne à Massachusetts General Hospital, géré par Harvard University, Kerry a écrit dans un article d’opinion dans le New York Times du 13 février 2010 que : « Les Etats-Unis devraient créer un corps de médecins, infirmiers et techniciens médicaux à être déployé aux désastres humanitaires comme celui qui a frappé Haïti le mois dernier ». En d’autres termes, les partisans bien intentionnés de Médecins Sans Frontières devraient porter l’uniforme de la machine de guerre des E-U.   ‘Des Guerisseurs en Uniforme’ – Un ‘Multiplicateur de Puissance’ Qui Aggrandit l’Armée des E-U.   Le docteur Kerry insiste que le provision de soins médicaux modestes peut aider la classe dirigeante des E-U (dans laquelle elle est née) à gagner les guerres qu’elle livre maintenant et qu’elle doit livrer bientôt afin de maintenir son empire mondial qui est menacé. Elle proclame que « nos généraux en Iraq et en Afghanistan ont depuis longtemps reconnu que la provision des services de bases aux populations là-bas est capitale pour la réussite de leur mission ». Par un paradoxe auquel seulement un capitaliste pourrait être sensible, Kerry a dit que davantage de guérisseurs en uniforme pourrait en fait augmenter la puissance meurtrière de la Pentagone : « En terminologie militaire, de meilleurs soins médicaux devrait être vus comme un multiplicateur de puissance ». C’est l’expression technique que l’Armée des E-U garde pour désigner les systèmes d’armés particulièrement létaux. La plaidoirie de Kerry ressemble à une tentative cachée pour ressusciter le programme de « service nationale » (c’est à dire, le rétablissement de la conscription) que son père n’a pas réussi à faire accepter lors de sa campagne pour la présidence en 2004, campagne qui a échoué, mais qui faisait partie de la campagne d’Obama en 2008.   Des catastrophes comme celle à Haïti génèrent un épanchement de compassion et de tentatives réelles d’aider de la part de la classe ouvrière et de ses alliés. Les capitalistes voient les désastres comme l’occasion d’augmenter à la fois leurs bénéfices et les souffrances des travailleurs. Les communistes les voient comme des occasions pour servir la classe ouvrière, pour diffuser nos idées pour empêcher les désastres, avec l’organisation de notre classe par les travailleurs afin d’aider tous les travailleurs dans une société libérée de bénéfices. Le but à long terme de notre Parti, c’est de débarrasser la planète de la classe parasite des milliardaires par la révolution communiste.