Haïti : Condamnation prolétaire d’une tentative d’assassinat d’un leader estudiantin.
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Port-au-Prince, Haïti, le 4 octobre — A 20 heures le 30 septembre, on a tiré plus de dix balles sur l’un des leaders des étudiants haïtiens, Georges Grégoire Exantus, et sur l’un de ces amis, alors qu’ils marchaient non loin de la maison d’Exantus, maison qui est près d’un commissariat de police. Tous les deux sont hospitalisés avec de multiples blessures par balle, mais heureusement leurs jours ne sont pas en danger.
L’attentat n’avait pas de mobile criminelle évidente, comme un vol ou un kidnapping. Par contre, on y trouve toutes les caractéristiques d’une tentative d’assassinat, semblable au meurtre par balles d’un professeur de gauche le 12 janvier. Exantus a déjà était le cible d’attentats : une fois, c’était son propre enseignant dans une salle de classe, une autre fois, un soldat de MINUSTAH (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation en Haïti), et puis une fois aux portes de l’université.
Des tireurs fascistes embusqués dans les ombres font partie d’une initiative qui vise à écraser par la force le mouvement estudiantin radical dans ce pays. La police nationale et les « casques bleus » de MINUSTAH sont tapis derrière ces attaques et constituent une partie essentielle de la violence exercée par l’Etat capitaliste.
Exantus appartient au groupe estudiantin GREPS (Groupe de Réflexion sur les Problèmes Sociaux) à l’Ecole d’Ethnologie de l’Université nationale haïtienne. GREPS est à l’avant-garde du militantisme estudiantin. La faible classe dirigeante haïtienne, qui ne reste au pouvoir que grâce à l’aide impérialiste et à l’occupation militaire, craint les étudiants : leur rébellion pourrait engendrer dans la capitale des soulèvements massifs des sans abris et des chômeurs.
Leurs parrains impérialistes dans les ambassades états-uniens, français et canadiens partagent cette crainte d’une révolte massive des travailleurs, à l’instar de la grève générale qui a secoué Guadeloupe en 2009. C’est la raison de l’envoi en Haïti de 22.000 troupes par les dirigeants états-uniens, après le tremblement de terre. Tout cela, c’est une campagne systématique de répression, pas un événement isolé.
Néanmoins les étudiants et les ouvriers à Port-au-Prince ne se laisseront pas intimider par la répression violente, qui a une longue histoire en Haïti. (Les étudiants parlent de la « macoutisation » de l’Université, faisant référence à la milice fasciste de Duvalier, les Tontons Macoutes.)
Aujourd’hui, une confédération de syndicats militants, la CTSP (Confédération des travailleurs des secteurs public et privé) et d’autres groupes qui soutiennent les étudiants en lutte organisent une manifestation devant le Ministère de l’Education pour protester contre cette tentative d’assassinat. Ils exigent une enquête, des poursuites judiciaires contre les criminels et la réadmission à l’Ecole d’Ethnologie de trois étudiants membres du GREPS (dont Exantus) que l’on a exclus à cause de leur militantisme.
Le GREPS a mené une grève estudiantine contre ces exclusions, et 60 étudiants sont venus pour les soutenir en portant plainte contre le professeur qui avait agressé Exantus.
Nous encourageons les lecteurs du DEFI à envoyer des courriels de soutien au GREPS, à la CTSP, et au syndicat des enseignants UNNOH aux adresses suivantes : GRESP200@ yahoo.fr; ctsphaiti@yahoo.fr; et unnonhhaiti@yahoo.fr
Les enseignants et les étudiants de CUNY (L’Université Municipale de New York) en route pour la manifestation du 2 octobre à Washington D.C. ont obtenu 93 signatures sur une lettre de protestation que leurs camarades haïtiens, étudiants et travailleurs, ont beaucoup appréciée.
La solidarité internationale est le véritable moyen de « reconstruire » en Haïti – pas la reconstruction d’un système capitaliste qui a fait banqueroute, mais la construction d’un nouveau monde, celui du pouvoir des travailleurs communistes, un monde sans frontières. Le PLP croit que la révolte anticapitaliste des étudiants, associée aux travailleurs, a un rôle crucial à jouer dans cette tâche gigantesque. Mais la révolte des étudiants doit assumer la tâche de construire notre PLP révolutionnaire international, l’arme essentielle que, partout dans le monde, nous devons mettre dans les mains des travailleurs.
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