Translated from Challenge, March 11, 2009, page one:
"Obama Steps Up Afghan, Iraq Massacres"

Obama accélère les massacres en Irak et en Afghanistan

Le 18 février, des frappes aériennes des E-U ont tué 13 civils dans le province d’Herat en Afghanistan, et l’escalade voulue par Obama en Afghanistan ne fait que commencer, avec les premières troupes – au nombre de 17 000 – en route. Inévitablement le nombre de morts parmi les non combattants, déjà en augmentation de 40 % par rapport à l’année dernière, va monter en flèche à mesure qu’Obama ajoute les 30 000 troupes supplémentaires promises, et puis des troupes en sus.

Le candidat Obama avait dit à un public états-unien las de guerre que le fait de transférer quelques forces de l’Irak en Afghanistan stabiliserait cette dernière et aiderait enfin à y vaincre les terroristes d’al Qaeda et les seigneurs de guerre talibans. Maintenant qu’il est président, ce sont les besoins des capitalistes les plus puissants des Etats-Unis, plutôt que l’opinion, qui dirigent le déploiement par Obama de la machine de guerre états-unienne.

Afin de contrer le renforcement du sphère d’influence russe, les dirigeants des Etats-Unis exigent une augmentation beaucoup plus importante du nombre de troupes en Afghanistan. Et puisque l’Irak est crucial au racket pétrolier riche en bénéfices des dirigeants états-unien, les troupes états-uniennes doivent y rester de manière permanente, en attendant une guerre en règle au Moyen Orient.

Les banquiers et les barons pétroliers des Etats-Unis exigent davantage de soldats états-uniens et la mort de davantage de soldats et d’Afghans.

Le 12 février, Stephen Biddle, membre supérieur de l’influent groupe de réflexion Council on Foreign Relations a témoigné devant le Congrès au sujet des besoins accrus des dirigeants états-uniens dans les zones de guerre. Biddle a dit au députés de la House of Representatives que le combat en Afghanistan contre les talibans et al Qaeda nécessite une campagne longue et massive, comme autrefois au Vietnam, menée par « quelques 300 000 contre insurgés ».

Biddle prévenait que le régime corrompu de Karzai n’était pas à la hauteur de la besogne. Ainsi, des centaines de milliers de soldats états-uniens y seraient pour un bon bout de temps. « Il y a toute raison de douter que le gouvernement afghan ait jamais la capacité de fournir le nombre de troupes nécessaire. Si une fraction quelque peu importante de ce nombre doit être des troupes américaines, les ressources dont on aura besoin seront très grandes. Et l’engagement pourrait être très long : d’habitude, les campagnes anti-insurrection durent dix à quinze ans avant de réussir. »

Et ça, c’est dans le « meilleur » des cas. Des conséquences non voulues, comme en Irak, pourrait aboutir à une guerre sans fin qui ferait paraître le débâcle au Vietnam comme une escarmouche.

Biddle a calculé froidement le nombre de morts « acceptable ». Parmi les soldats états-uniens "des taux de mortalité de peut-être 50 à 100 par mois pourrait perdurer pendant de nombreux mois, sinon des années ». Quant aux Afghans, Biddle a assuré aux législateurs que le massacre des innocents perpétré par les Etats-Unis n’a pas encore atteint le point de basculement qui ferait paraître les Etats-Unis comme l’ennemi principal. « En des termes objectives, le niveau de violence en Afghanistan, bien qu’il soit en train d’augmenter, est encore très bas à l’échelle de la plupart des conflits de ce genre, dit Biddle. Le taux de mortalité en 2008 était moins de six pour cent mille ».

Il a rappelé que les impérialistes britanniques avaient tué à un rythme deux fois plus soutenu pendant leur répression « réussie » en Malaisie dans les années 1950. Peu importe les massacres comme celui de Herat, laisse entendre Biddle. En vérité, pour les dirigeants des Etats-Unis, les travailleurs et les soldats ne sont que de la chair à canon à bonne à protéger leurs bénéfices.

La possibilité d’une guerre pétrolière en règle au Moyen Orient maintient les Etats-Unis en Irak pour une durée indéfinie.

Biddle, porte-parole pour Exxon, Chase et Citibank, exprime des soucis plus grands à propos de l’Irak. La continuation de la déstabilisation de ce pays « pourrait produire à terme des pressions irrésistibles pour que la Syrie, la Jordanie, l’Arabie saoudite, la Turquie ou encore l’Iran entre dans la guerre... Le résultat dans la décennie à venir pourrait être une version régionale de la Guerre entre l’Iran et l’Irak, mais certains des combattants (surtout l’Iran) aura alors probablement accès à des armes de destruction massive ».

Un événement qui échappe au contrôle des Etats-Unis pourrait « plonger l’une des régions des plus importantes pour la production de l’énergie dans le chaos ». Par conséquent, dit Biddle, au moins 60 000 troupes états-uniennes doivent rester en Irak dans un avenir prévisible, et peu importe ce que le candidat Obama a promis.

Biddle, ses patrons milliardaires, Obama, et tous les autres hommes politiques des dirigeants connaissent très bien les leçons des guerres du vingtième siècle : la conquête militaire entraînant massivement la perte de vies humaines constitue la seule remède garantie aux bénéfices réduites. Mais l’Histoire enseigne encore autre chose aux travailleurs : notre classe, organisée en partis communistes révolutionnaires, peut vaincre les tueurs-profiteurs. Pendant la première guerre mondiale et la deuxième guerre mondiale, les travailleurs ont triomphé pendant un certain temps en Russie et en Chine, quoique, à cause d’erreurs politiques sérieuses, le capitalisme et l’impérialisme ont été rétablis dans les deux pays. Notre but, c’est de construire un parti qui, un jour, éliminera les fauteurs de guerre, une fois pour toutes.