Translated from Challenge, July 1, 2009, page one
Traduit de Challenge, le premier juillet 2009, page 1.
Les Etats-Unis Alimentent le Feu en Iran
Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues pour manifester contre l’élection présidentielle en Iran la semaine dernière. Plusieurs facteurs sont à l’oeuvre dans les batailles qui ont lieu à Téhéran. Des problèmes économiques engendrés par la chute du prix du pétrole font baisser le niveau de vie. Il y a une accumulation de haine envers la classe dirigeante de la part des jeunes, aliénés du mouvement fondamentaliste, et aussi de la part des gens qui avaient espéré que la révolution contre le chah en 1979 allait les libérer, et qui ensuite ont été trahis. Des divisions se sont développées au sein de la classe dirigeante iranienne sur cette question : doit-on commercer uniquement avec la Chine et la Russie, ou doit-on développer des liens commerciaux plus étroits avec l’Europe ? Tout cela a lieu alors qu’en ces dernières années les Etats-Unis ont renforcé leurs opérations secrètes, destinées à aider les mouvements anti-gouvernementaux en Iran et à exploiter les contradictions du capitalisme iranien.
La colère contre la victoire électorale contestée d’Ahmadinejad est, en partie, une réaction contre la brutalité exercée par la classe dirigeante iranienne depuis trente ans. Les dirigeants à Téhéran ont affermi leur pouvoir en emprisonnant, en torturant et en tuant des milliers de gens qui s’étaient alliés à eux afin de se débarrasser du chah. Une fois le chah déposé, le mouvement fondamentaliste de l’Ayatollah Khomeiny a immédiatement trahi et attaqué les partis progressistes et gauchistes qui s’étaient associés à eux. Depuis des années, ce qui reste de ces partis a attendu une occasion comme la présente.
Les Etats-Unis ont investi beaucoup dans un effort d’affaiblir la classe dirigeante iranienne. Pendant la dernière année de son mandat, le gouvernement Bush, sous la direction du ministre de la défense Gates, a commencé un programme d’opérations secrètes, chiffré à 400 millions de dollars, en Iran afin de déstabiliser le pays, d’après le magazine New Yorker du 7 juillet 2008. Alors que ceci n’a jamais été confirmé officiellement, « il est très difficile d’imaginer qu’Obama abandonnerait les opérations secrètes [en Iran] », d’après Stratfor du 12 janvier 2009. Cette évaluation a été affermie par le maintien par Obama de Gates en tant que ministre de la défense. A moins que l’on construise un mouvement communiste de masse en Iran, les soulèvements actuels conduiront le peuple directement dans les bras de la classe dirigeante états-unienne, tout comme les mouvements de 1979 contre ce meurtrier établi par les E-U, le chah Réza Pahlavi, a conduit à l’installation des capitalistes menés par Khomeiny.