Le Budget de Guerre Apporte aux Ouvriers L'Insécurité Sociale

(mars 2005)

Afin de financer leur programme de fascisme et de guerre, qui avance à grands pas, il est nécessaire aux dirigeants américains de voler de plus en plus d’argent à la classe ouvrière. « En 2006, les dépenses pour la défense doivent augmenter de 5 % et celles de la sécurité interne de 3 %, tandis que d’autres programmes doivent être réduits » (The Economist (un magazine britannique) du 12 février 2005). Ces réductions touchent aux programmes d’aide alimentaire aux pauvres, de garderies pour enfants, d’HLMs, de santé publique, afin de financer les dépenses supplémentaires de 81 milliards de dollars que Bush ajoute pour le carnage en Irak et en Afghanistan. Tandis que les ouvriers et leurs enfants souffrent, le budget total du Pentagone montera en flèche et dépassera les 500 milliards de dollars. Les « réformes » de la Social Security (assurance maladie, chômage, etc. aux E-U) que l’on discute en ce moment représentent, elles aussi, un transfert massif de fonds de la classe ouvrière à la machine de guerre.

Aussi radicales que ces réductions sont, les principaux dirigeants américains critiquent Bush de ne pas être assez féroce et de ne pas prévoir des fonds pour une mobilisation militaire accrue. La « Coalition Concord », dirigé par Pete Peterson et Warren Rudman, est le principal comité de surveillance de l’Establishment en ce qui concerne la politique budgétaire. Dans une déclaration le 7 février, ce comité affirma que « le problème principal de ce budget n’est pas ce qu’il comporte, c’est ce qu’il ne comporte pas. Ce budget implique que la demande au Congrès de 81 milliards de dollars supplémentaires pour l’Irak et l’Afghanistan ne sera pas suivie d’autres demandes. » En tant qu’agents clés de l’impérialisme US, Peterson et Rudman voient lucidement les besoins militaires grandissants des E-U. Peterson est le président du Council on Foreign Relations, l’instance la plus importante dans l’élaboration de la politique étrangère des dirigeants américains. Le CFR a joué le rôle principal dans le canular des armes de destruction massive, qui a fourni une « justification » de l’invasion de l’Irak. Le CFR a aussi préparé les plans pour l’occupation de l’Irak. En ce moment le CFR travaille à rédiger les options américaines par rapport à l’Iran et la Corée du Nord, options où la politique budgétaire joue un grand rôle. Rudman était le co-président de la Commission Hart-Rudman d’avant le 11 septembre, dont les rapports constituent le schéma directeur du maintien des Etats-Unis comme puissance impérialiste la plus importante jusque dans un lointain avenir. Les rapports de la Commission Hart-Rudman exigent des aventures militaires de plus en plus étendues, la création d’un état policier aux E-U, et un sacrifice massif « de sang et de l’or » pour les financer.

Les dirigeants envisagent que beaucoup de cet or viendra de réductions des dépenses pour la Social Security. La veille de la plus récente invasion d’Irak, la Coalition Concord a prévenu qu’il y aura « un besoin urgent et pendant une longue période de dépenses supplémentaires pour la défense nationale et la sécurité interne » (le 10 janvier 2003). A cette époque, la coalition n’a fait que suggérer le pillage de la Social Security. « Aujourd’hui, la nation doit faire face à deux défis qui changeront le cours de l’histoire : le terrorisme international et le vieillissement de la population mondiale. Pour faire face au premier défi, il pourra être nécessaire de rassembler de nouvelles ressources financières bien au-delà des dépenses supplémentaires déjà accordées par le Congrès. Nous savons que l’effort pour faire face au deuxième défi éprouvera la capacité de la société de garantir un niveau de vie digne aux personnes âgées. » Depuis, les dirigeants ont indiqué clairement ce qu’ils veulent faire. Maintenant, la Coalition Concord dit qu’ « assurer un système durable exigera des changements, ce qui veut dire que quelqu’un va devoir renoncer à quelque chose, soit sous la forme de contributions plus importantes, d’allocations réduites, ou d’une combinaison des deux. Aucune réforme du système de Social Security ne réussira si l’on n’admet dès le début ce fait. » (le 9 janvier 2005). Medicare (l’assurance maladie des personnes âgées aux E-U) est le prochain candidat pour être pillé par les dirigeants : « Si nous n’arrivons pas à prendre des décisions difficiles par rapport à la Social Security, nous ne pourrons jamais espérer faire face au problème de l’assurance maladie des personnes âgées. »

La proposition de créer des comptes personnels pour financer les retraites n’est qu’un écran de fumée dans la dispute sur la Social Security. Le véritable enjeu, c’est la réduction des allocations aux ouvriers afin de financer la capacité de guerre des dirigeants. Bush leurre sa base conservatrice avec l’appât de la privatisation. Mais il s’avère que presque tous les comptes personnels « privés » seraient gérés par les banques ultra-Establishment que sont la banque State Street et la banque Mellon. Un membre de la Rockefeller Foundation a son siège dans le conseil d’administration de chacune de ces institutions. Le capital investi dans de tels comptes servirait les besoins de l’impérialisme américain tout aussi bien que sous le plan gouvernemental.

Déjà, les dirigeants américains ont volé les retraites des ouvriers de l’industrie métallurgique afin de mettre cette industrie sur un pied de guerre. Il y a une décennie, l’investisseur « de gauche » Wilbur Ross a créé l’International Steel en rachetant des sociétés ruinées comme Bethlehem Steel et en annulant les plans de retraite. Ross a vendu International Steel au groupe Anglo-Indian Mittal, mais la réduction de coûts qu’il a réalisée garantit qu’il y aura toujours des aciéries en marche sur le sol américain, au cas où il y aura un besoin subite d’acier pour construire des chars de combat et des navires de guerre. Ainsi, le raid sur les retraites vise à financer les guerres actuelles et à reconstruire les infrastructures cruciales aux guerres futures.

Le système des bénéfices se base sur le vol systématisé des richesses aux ouvriers, seuls créateurs de toute richesse. Lorsqu’ils sont menacés par des rivaux étrangers, les dirigeants allouent d’énormes quantités de ces biens volés à la machine de guerre. Il faut détruire ce système qui vole la nourriture aux enfants et aux personnes âgées afin de financer des tueries.