Les Grévistes de la société Axle font freiner les patrons de lindustrie automobile.
Détroit (Michigan), le 6 avril 2008. Alors que la grève des 3 600 membres du syndicat UAW contre la société American Axle (AAM) entre dans son deuxième mois, lenjeu de cette lutte des travailleurs, la principale aux E-U actuellement, devient plus quune question dargent. LAAM, une société largement bénéficiaire, qui a obtenu un système de salaires à deux niveaux dans le contrat négocié en 2004, veut maintenant réduire les salaires de moitié, réduire la couverture médicale, geler les retraites et les remplacer par un 401 (k). AAM a aussi lintention de délocaliser une partie du travail à des usines non-syndiquées à Oxford, dans le Mississippi (moins de 10 dollars lheure), et à Saltillo au Mexique (0,70 dollars lheure), fermer deux forges couvertes par le contrat, et éliminer 1 000 emplois.
Comme LE DEFI a déjà indiqué pendant cette grève, avec un chômage raciste qui touche les masses et des salaires de misère qui sabattent sur des villes comme Detroit et Buffalo (dans le New York), de plus en plus de bouches dépendent de chaque salaire dans lindustrie automobile. Ce point a été souligné lorsquune gréviste noire, enceinte de six mois, a dit lors dun événement culturel organisé par le PLP : « Je suis très préoccupée, mais je serai forte ! »
Pendant les deux dernières années, lindustrie automobile aux E-U a subit une restructuration importante, qui a éliminé plus de 100 000 emplois à GM, Ford, Chrysler et Delphi, et qui a réduit les salaires de base à environ 14 dollars lheure. De plus, il y a eu une crise importante parmi les équipementiers, et Delphi, Tower, Lear et dautres ont fait banqueroute. Les patrons et les dirigeants du syndicat UAW ont opéré ces attaques dévastatrices sans quil y ait beaucoup de résistance organisée.
Les patrons ici sont assiégés par les milliardaires de lindustrie automobile en Europe et en Asie, alors que la production se délocalise de plus en plus en Chine et en Inde, ce qui augmente encore davantage la pression sur les salaires et le niveau de vie des travailleurs automobile partout dans le monde.
La lutte sans fin entre les patrons du monde pour des marchés, des ressources et une main-doeuvre bon marché ne sera résolue, à la longue, que par une nouvelle guerre mondiale. Les patrons bombarderont les usines de leurs rivaux et tueront les travailleurs. Déjà, les syndicats industriels aux E-U battent le tambour dune guerre contre la Chine pour le compte des patrons. LIrak nest quun début. Aujourdhui, les patrons éliminent des emplois. Demain, comme en Irak, ils élimineront des travailleurs.
La grève étrangle GM, qui a dû annuler la production de 100 000 véhicules et fermer 30 usines, touchant plus de 20 000 travailleurs. La grève a aussi touché négativement beaucoup de équipementiers, touchant 5 000 travailleurs. Standard & Poors envisage une réduction de la côte de crédit de AAM, GM, Lear, et Tenneco à cause de la grève.
Cela, cest le pouvoir de la classe ouvrière. Cest pourquoi un parti PLP de masse, révolutionnaire et communiste, menant des millions de travailleurs est nécessaire à terme afin déliminer tout le raciste système capitaliste desclavage salarial.
Cette grève jette la lumière sur la mystification de la stratégie du syndicat UAW, stratégie qui consiste à employer son « influence » sur les fabricants GM, Ford et Chrysler afin de mettre les équipementiers sous pression. En théorie, en « partenariat » avec les principaux patrons de lindustrie automobile, le syndicat pouvait compter sur eux de mettre la pression sur les équipementiers pour quils acceptent des contrats et / ou des vérifications de carte de syndiqué pour renforcer lorganisation syndicale.
Mais GM, le syndicat UAW, et AAM sont tous daccord que les salaires doivent être réduit de moitié, provision contenue dans les contrats négociés avec les principaux équipementiers en septembre 2007. Maintenant ils ne font que discuter de combien dargent il faut lancer aux travailleurs de AAM sous forme de prime pour ceux qui prennent leur retraite et de prime unique en contrepartie dune réduction de salaire permanente, afin de persuader les travailleurs de réduire leurs salaires.
Quant à GM, ce nest pas dans son intérêt de mettre AAM sous pression. GM a commencé le mois de mars avec un stock de pick-ups Silverado suffisant pour 129 jours, et il sattend à ce que les ventes baissent de 15 % par rapport à lannée dernière. Jusquici, GM a pu supporter la grève sans avoir à planifier le rattrapage de la production perdue.
Avec la fermeture dernièrement de lusine de Detroit-Hamtramck, la grève commencera à toucher la production de voitures. De plus, les grévistes de AAM ont été une inspiration pour dautres travailleurs. A cinq usines de GM, un préavis de grève (qui doit être annoncée avec 10 jours davance) a été donné à propos de problèmes locaux.
Des militants et amis du PLP se sont joints à des centaines, et même des milliers dautres travailleurs qui participent aux piquets avec les grévistes. Les travailleurs de GM et de Chrysler, les deux principaux clients de AAM, aussi bien que des travailleurs de Ford, de Delphi, des enseignants de Detroit, les congrégations de différentes églises et beaucoup dautres ont apporté de la nourriture et de largent aux grévistes. Les voitures qui passent devant les 12 lignes de piquet autour des sept bâtiments à Detroit klaxonnent pour signaler leur soutien. Les travailleurs apportent souvent un barbecue et font la cuisine pour les grévistes. Les piquets de grève, qui comportent des travailleurs de toutes les races, sont maintenus 24 heures par jour.
Quelques grévistes lisent LE DEFI et beaucoup dautres en feront connaissance lors du grand meeting de solidarité le 18 avril. Nous serons présents ce jour, et un groupe de travailleurs de AAM participera au défilé du premier mai.